Mai 1968 pour les ados: Vero en Mai et Martin Perche


L'année 2018 marque les 50 ans des événements de Mai 1968. Il est bien temps de réflechir ou nous en sommes, s'il ya eu des changements depuis les demandes des mouvements sociaux, manifestations des étudiantes et grèves ouvriéres de l'epoque qui, c'est certain, ont marqué une rupture, un avant et un après.


Selon l'historien Pascal Ory*: "Mai 68 a été un échec politique mais une réussite culturelle sur la longue durée" en donnant des exemples comme le développement de la préoccupation écologique, la loi veil et le mariage pour tous. Pour la droite aussi Mai 68 serait "le début de la fin, la fin du respect de l'autorité et la fin de la morale."


Je suis née en 1980, j'ai toujours regardée cette epoque avec une certaine idealisme et nostalgie, une profonde envie d'avoir été là. J'ai aussi l'impression que les générations d'aujourd'hui sont beaucoup plus pragmatiques, en ayant vu le communisme échouer, la chute du mur de Berlin, la guerre froide, les dégâts du neoliberalisme et l'etat du monde actuel: guerres, catastrophes ecologiques, crises humanitaires, une gauche qui ne l'est plus vraiment.


Les jeunes -me semble t'il- croient moins en utopies et plus en une philosophie epicureene du style YOLO (You Only Live Once). Mais peut être que je me trompe.  Peut-être que de slogans comme "l'imagination au pouvouir" et "l'interdit d'interdire" sont valables plus que jamais et peut-être que "la plage sous le pavés" y est toujours. Peut-être que l'esperance en un monde mieux existe encore, et pour cela, rien de mieux que des livres qui regardent vers le passée mais à travers les yeux et les voix de jeunes personnes.


C'est le cas de "Vero en Mai" de Pascale Bouchie et Yvan Pommaux, un très beau album illustré, plus prôche du BD,  qui montre l'origine et les évenéments du Mai 1968 à travers les yeux d'une jeune fille de 9 ans, Vero, encore ecolière alors que son grand frère est déjà étudiant au lycée et se voit influencée par les mouvements des étudiants.

 "Tout a été dit sur Mai 68. Et ce qui ne l'a pas encore été le sera cette année. Tout, vraiment ? Pas si sûr... Et si c'était un enfant qui racontait les événements ? Il y a bien des enfants, dans ce pays, en mai 1968 ? Oui, ils sont des millions. Ils ne vont plus à l'école. Ils écoutent les grandes personnes se disputer en parlant politique. Parmi eux, Véro, neuf ans. Entraînée par son grand frère, elle répète des slogans marrants, se pose des tas de questions, et regarde le monde changer..."


Martin Perché de Christian de Montella est une histoire d'amour adolescent qui a lieu en Mai 1968. "Hier, mon père est rentré de son cabinet à l'heure du dîner, a rassemblé toute la famille dans son bureau et nous a annoncé, funèbre, que Paris était « à feu et à sang ». Des échauffourées entre étudiants et CRS avaient lieu dans le Quartier Latin. Un après-midi, j'étais monté jusqu'à la rue Soufflot et à la rue Gay-Lussac. Où avais-je le plus de chance de tomber sur elle, sinon là, au coeur des événements... ".

Martin, le personnage principale du livre, monte dans les barricades et participe aux manifestations, même si son but principale c'est de plaire à son amie Angie. Ce livre nous fait voyager a travers l'histoire et nous ammene aux évenéments cruciales de ce mois de Mai.

*France culture : 1968-2018, 50 ans de Mai 1968. Reportage par Claire Fochel. 

Comments